Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/265

Cette page n’a pas encore été corrigée

que l’on descende, du plus petit au plus grand, ou du plus grand au plus petit. Les deux choses n’en font bien qu’une ; mais, cependant, leur définition réciproque n’est pas la même : un est la moitié de deux, et deux est le double de un. C’est là aussi le rapport et la différence du moteur au mobile qu’il meut.

Il est vrai qu’a cette théorie on fait une objection, et il faut y répondre, bien qu’elle soit purement logique et qu’elle ne repose pas sur une réalité. L’acte du moteur, dit-on, doit être différent de celui du mobile, comme l’acte de l’actif est différent de celui du passif. D’une part, c’est l’activité ; de l’autre au contraire, c’est la passion et l’affection subie. L’œuvre et la lin, du moteur, c’est un résultat produit ; l’œuvre du mobile et sa fin c’est un certain état tout passif. Voici la réponse que je fais à cette objection. Si l’on prétend séparer les deux actes du moteur et du mobile, au lieu de les réunir en un seul, on en fait deux mouvements ; et alors je demande, en admettant qu’ils sont autres, dans quel terme, le moteur ou le mobile, on les place. Ou les deux actes sont dans ce qui souffre l’action, dans le mobile ; ou bien l’action se trouve d’une part dans le moteur qui agit ; et d’autre part, la passion se trouve dans le mobile qui souffre l’action. Mais si l’on donne également le nom d’acte, ou d’action à cette passivité, c’est une simple homonymie, une pure équivoque de mots. Si on les sépare et qu’on place l’action dans l’agent et la passion dans le patient, comme il semble que cela doit être, alors on met le mouvement dans le moteur, au lieu du mobile où il est, ainsi que nous venons de le démontrer ; car entre le moteur et le mobile, le rapport est le même qu’entre l’action et la