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en puissance, et que son immobilité, qui n’est pas absolue est simplement la privation du mouvement, ou le repos. Le repos est l’immobilité de ce qui, par nature, possède le mouvement sans en faire usage à un certain moment donné. Agir sur un mobile en tant qu’il est mobile, c’est là précisément ce qu’on appelle mouvoir ; mais le moteur ne peut agir que par contact, et du moment qu’il touche le mobile il en reçoit une certaine action, en même temps qu’il lui en communique une. Je transforme donc un peu la définition du mouvement, et je dis qu’il est l’acte ou entéléchie, la réalisation du mobile en tant que mobile. Mais comme le contact est indispensable pour le phénomène qui se passe ici, le moteur souffre en même temps qu’il agit. C’est une forme nouvelle que le moteur apporte toujours à l’être qu’il meut, soit eu substance, soit en qualité ; et cette forme sera, comme cause finale, le principe du mouvement que donne le moteur. C’est, par exemple, un homme actuel, réel ou en entéléchie, qui fait un homme réel de l’être qui n’était homme qu’en puissance. Ainsi, le mouvement vient sans doute du moteur qui le donne ; mais il est réellement dans le mobile qui le reçoit, et dont il est l’entéléchie. Ainsi, l’acte du moteur se confond avec celui du mobile et ne peut être autre ; car il faut que tous deux aient leur réalisation, leur entéléchie. Le moteur en puissance est moteur à ce titre, par cela seul qu’il peut mouvoir ; mais le moteur réel est moteur à ce titre, parce qu’effectivement il meut et agit. Il est l’agent du mobile ; et, par conséquent, il n’y a qu’un seul acte pour le moteur et pour le mobile à la fois. C’est ainsi que dans les nombres il n’y a qu’un seul et même intervalle d’un à deux et de deux à un, soit que l’on monte soit