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toujours en elles que le mouvement se passe ; car, tout être qui change doit nécessairement changer, ou dans sa substance, ou dans sa quantité, ou dans sa qualité, on de lieu. Or, il n’y a point d’être commun à toutes les catégories qui ne soit, en même temps, ou substance, ou quantité, ou qualité, ou telle autre catégorie de l’être. Par conséquent, il n’y a point de mouvement possible qui ne rentre dans une de ces catégories, puisqu’il n’y a point d’être possible si ce n’est en elles.

Mais chacune de ces catégories peut être double selon le point de vue d’où on la considère. Ainsi, dans la substance, on distingue la forme et la privation ; dans la qualité, les deux contraires, par exemple, le blanc et le noir ; la quantité peut être complète et incomplète ; et, enfin, dans la catégorie du lieu, l’être va en haut ou va en bas, selon qu’il est léger ou pesant, etc. Par conséquent, il y a autant de genres de mouvement qu’il y a de genres de l’être dans les catégories qui on vient d’énoncer. De plus, comme dans chaque genre on peut distinguer l’acte de la simple puissance, il s’en suit qu’on peut définir le mouvement de cette façon : L’acte, la réalisation ou entéléchie de l’être qui était en puissance, avec les diverses nuances que cet être peut présenter. Ainsi, l’altération est le mouvement de l’être altéré en tant qu’altéré ; l’accroissement et la décroissance sont les mouvements de l’être qui s’accroît ou qui diminue ; la langue grecque n’a pas pour ces deux nuances une expression commune, ainsi qu’elle en a une pour l’altération ; la génération et la destruction sont les mouvements de l’être qui est engendré ou détruit, qui se produit ou qui disparaît ; enfin, la translation est le mouvement de l’être transféré d’un lien à un autre.