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Ainsi le mouvement doit être rangé dans la classe des quantités continues ; et le premier caractère du continu, c’est d’être infini. On ne peut pas, en effet, définir le continu sans employer la notion de l’infini, et le continu n’est, on peut dire, que ce qui est divisible à l’infini. De plus, il n’y a point de mouvement possible sans espace et sans temps, la question de l’espace comprenant aussi celle du vide. Voilà donc déjà des motifs pour étudier avec soin l’espace, le vide, le temps et le mouvement ; mais nous avons en outre cette raison, qu’ils sont communs à toutes choses, et qu’ils sont universels. Nous examinerons chacune de ces questions séparément ; car il faut commencer par les qualités générales et communes des choses, avant d’en venir à leurs propriétés spéciales. Débutons par la définition du mouvement, ainsi que nous venons de le dire.

Rappelons-nous d’abord les différents points de vue sous lesquels on peut considérer l’être. Il est tantôt une réalité actuelle, une entéléchie, tantôt il est à l’état de simple puissance, tantôt il est les deux à la fois. A un autre égard, l’être est tantôt substance, tantôt quantité, tantôt qualité, ou telle autre des catégories dans lesquelles il se partage. Pour les relatifs, il faut distinguer ceux qui ont entre eux le rapport d’excès et de défaut, comme le grand et le petit, le peu et le beaucoup, et ceux qui ont le rapport de passif et d’actif. C’est dans cette dernière subdivision qu’il faut classer le moteur et le mobile, puisque le moteur meut le mobile, et que le mobile est mu par le moteur ; relations, comme on le voit, d’action d’une part, et de souffrance de l’autre. Il n’y a pas de mouvement en dehors des choses ainsi comprises ; et c’est