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employée quand il s’agit de la génération des choses, et qu’on se demande, pour en découvrir les causes, quel phénomène s’est produit après l’autre, quel a été le premier agent et quelle action en a soufferte l’être qu’on étudie, et en se posant telles autres questions qui font suite à celles-là. C’est que dans toute la nature on peut reconnaître deux principes qui donnent le mouvement aux choses : l’un qui dépasse les bornes de la Physique et ne peut être son objet, parce qu’il n’a point précisément en lui le mouvement, mais parce qu’il le produit tout en étant lui-même absolument immobile et antérieur à tout ; l’autre, qui est l’essence et la forme des choses, parce que la forme est la fin en vue de laquelle se l’ait tout le reste. La nature, agissant toujours en vue d’une certaine fin, le Physicien doit l’étudier avec soin sous ce rapport spécial. Mais, en résumé, on peut dire qu’il doit étudier la nature sous toutes ces faces diverses ; et démontrer comment telle chose provient de telle autre, soit d’une manière absolue et constante, soit simplement dans la pluralité des cas. Il faut qu’il puisse en quelque sorte prédire que telle chose aura lieu après telle autre, comme des prémisses on pressent et on tire la conclusion. Enfin il doit expliquer ce qu’est l’essence de la chose, qui la fait être ce qu’elle est, et montrer pourquoi elle est mieux de telle façon que de telle autre, non pas d’une manière générale et absolue, mais relativement à la substance particulière de chacune.


VIII.


Reprenons les questions que nous venons d’indiquer,