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Du moment qu’il y a quatre causes, le Physicien doit les connaître toutes les quatre ; et, c’est en rapportant le pourquoi des phénomènes à une d’elles on à plusieurs d’entre elles, ou à toutes, qu’il rendra compte comme il le doit, et d’après les lois même de la nature, de la matière, de la forme, du mouvement et de la fin des choses. Il faut bien remarquer, d’ailleurs, que parfois trois de ces causes se réunissent en une seule ; l’essence et la fin se confondent ; et le mouvement se confond aussi avec elles, au moins spécifiquement. Soit, en effet, ce phénomène : la génération d’un homme venu d’un autre homme. L’essence et la fin se confondent, puisque c’est un homme que la nature veut faire ; de plus, le moteur, qui est l’homme, se confond spécifiquement avec ce qu’il produit, puisque le père et le fils sont de la même essence. Et, ce qu’on dit de ce phénomène s’appliquerait également à tous les phénomènes où le moteur transmet seulement le mouvement qu’il a lui-même reçu. Mais, là où les choses ne transmettent plus le mouvement pour l’avoir d’abord reçu, ce n’est plus le domaine de la Physique ; car, ce n’est pas en tant qu’elles ont en elles un principe de mouvement qu’elles le communiquent ; mais en tant qu’elles sont elles-mêmes immobiles. Il y a donc en ceci trois questions distinctes sur trois objets : d’abord sur ce qui est immobile ; puis sur ce qui est mobile, mais impérissable, et en troisième et dernier lieu sur ce qui est mobile et périssable.

Ainsi la cause des choses se trouve, soit en étudiant leur essence, qui les fait être ce qu’elles sont, soit en étudiant leur fin, soit en étudiant le moteur d’où est venue l’initiative du mouvement. Cette dernière méthode est surtout