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la cause du ciel, il n’en faudrait pas moins que l’Intelligence et la nature fussent encore les causes supérieures de bien d’autres phénomènes et de tout cet univers.


VII.


Après ces explications sur le nombre des causes, et sur la part que le hasard peut avoir dans les phénomènes qui sont l’objet de la Physique, nous pouvons répéter ce que nous avons dit plus haut, à savoir qu’il y a des causes et qu’elles sont bien au nombre de quatre, ainsi que nous l’avons établi. En effet, quand on recherche la cause d’une chose quelconque, on ne peut se poser que quatre questions. Ainsi, la cause se ramène d’abord à l’essence de la chose, comme dans les cas où n’intervient pas la notion du mouvement : par exemple, dans les mathématiques où le résultat extrême qu’on poursuit aboutit à une définition, celle de la ligne droite, si l’on veut, ou celle de la proportion, ou telle autre. Voilà une première cause qui est la cause essentielle. Un second genre de cause, c’est le moteur initial ; et, par exemple, on se demande : Pourquoi tel peuple a-t-il fait la guerre ? On répond : c’est qu’on l’avait antérieurement pillé. C’est là la cause motrice de la guerre. Ou bien encore posant la même question : Pourquoi tel peuple a-t-il fait la guerre ? On répond : Pour conquérir l’empire. Ce n’est plus alors la cause motrice et originelle, c’est la cause finale, le but qu’on se propose. Enfin, la quatrième et dernière espèce de cause, c’est la cause matérielle, celle qui indique la composition des objets qui naissent et sont produits, soit par la nature, soit par l’homme.