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dans la nature vivante où il est quelquefois.

Enfin, il y a des philosophes qui, tout en reconnaissant le hasard comme une cause réelle, le regardent comme impénétrable à l’intelligence humaine, et en font quelque chose de divin et de réservé aux esprits et aux démons.

Ainsi, pour compléter notre théorie des causes, il faut étudier le hasard et la spontanéité, d’abord pour voir si ce sont là des choses identiques ou distinctes, et ensuite si elles peuvent rentrer dans les causes que nous avons reconnues et déterminées plus haut.


V.


D’abord, pour bien fixer le domaine du hasard, il faut remarquer que, parmi les choses, les unes sont éternellement ce qu’elles sont et d’une manière uniforme, et que les autres sont d’une certaine façon dans la majorité des cas. Évidemment le hasard n’a rien à faire et n’a pas de place, ni dans les unes ni dans les autres, ni pour ce qui est nécessairement et toujours, ni pour ce qui est le plus ordinairement. Mais, en dehors de ces deux ordres de choses, il y en a où tout le monde reconnaît en quelque sorte, du hasard, parce qu’elles ne sont ni constantes ni même habituelles. C’est dans celles-là, qu’il y a du hasard et de la spontanéité, et il faut bien le reconnaître ; car nous savons à la fois, et que les choses de ce genre viennent du hasard, et que les choses qui viennent du hasard sont de ce genre. Mais, allons plus loin. Parmi tous les phénomènes qui se produisent, les uns sont faits en vue d’une certaine fin, et les autres ne sont pas produits ainsi. Dans les premiers, il y a tantôt préférence