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loin des accidents qui, sans être faux, parai traient cependant assez étranges. Il faut donc se borner à dire que la cause la plus prochaine de la statue, c’est le statuaire qui la fait.

Après ces acceptions diverses du mot de cause, et ces nuances de causes propres et de causes indirectes, il faut faire une distinction nouvelle entre les causes qui, simplement, peuvent agir et celles qui agissent effectivement. S’il est question, par exemple, d’une maison, la cause de la construction, c’est ou le maçon qui pourrait la construire, ou le maçon qui la construit réellement.

Ces distinctions que nous venons d’énumérer peuvent s’étendre des causes à leurs effets ; et, par exemple, elles peuvent s’appliquer directement à cette statue qu’on a sous les yeux et que l’artiste vient de faire ; puis, plus généralement à la statue ; et plus généralement encore, à l’image, qui est le genre de la statue ; ou, pour prendre un autre exemple assez voisin, l’airain qu’on a sous les regards, l’airain en général, et d’une manière encore plus générale, la matière qui est le genre de l’airain. Même remarque pour les attributs et les accidents de ces effets ; l’airain peut être jaune, vert, bleuâtre, etc. Enfin, on peut réunir plusieurs de ces causes et de ces nuances, et dire, par exemple, le statuaire Polyclète, au lien de dire séparément Polyclète et le statuaire. Ces nuances sont donc au nombre de six, antérieures et postérieures, directes et indirectes, possibles et réelles ; et elles sont susceptibles de deux sens chacune, selon qu’on prend la cause même ou son genre, selon qu’on prend l’accident ou le genre de l’accident, selon enfin qu’on les prend combinées ou isolées dans les mots qui les expriment.