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égards elles peuvent passer pour le dernier mot de l’esprit humain sur ce profond et difficile sujet. Après les travaux des philosophes et des mathématiciens modernes, on en sait beaucoup plus long sans doute sur la théorie du mouvement ; et l’analyse a mis en lumière une foule de détails dont Platon n’a pas eu le moindre soupçon. Mais pour cela son mérite n’en est pas amoindri ; c’est lui qui le premier a placé cette théorie à la hauteur qu’elle devrait toujours conserver, et que les mathématiques, même quand on les applique à l’astronomie, lui font perdre trop souvent. La question du mouvement dans le monde et dans la nature se lie intimement à la question même de Dieu et de sa providence. Platon l’a bien vu, et c’est une gloire qui lui appartient mieux qu’à qui que ce soit.

D’ailleurs, le défaut qui dépare la forme de ces doctrines, n’est pas moins évident que leur sublimité et leur élévation, La manière dont Platon expose sa pensée n’a rien de scientifique, ou plutôt n’a rien de systématiquement ordonné. La forme du dialogue qu’il a prise ne comporte pas la démonstration. Pour reproduire au vrai ces entretiens incomparables de Socrate, et leur conserver la réalité de la vie, il fallait laisser de côté ces arguments rigoureux et