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dire en ce sens que l’airain est cause de la statue, que l’argent est cause de la burette ; et l’on appliquerait cette locution à toutes les choses du même genre. C’est là la cause matérielle. En un second sens, la cause est la forme et le modèle des choses ; c’est la notion qui détermine l’essence et de la chose et de tous les genres supérieurs desquels elle dépend. Ainsi en musique, la cause de l’octave c’est le rapport de un à deux ; et d’une manière plus générale, c’est le nombre ; et avec le nombre, ce sont les éléments essentiels qui entrent dans sa définition. C’est là la cause essentielle. A ces deux premières acceptions du mot de cause, on peut en ajouter une troisième. La cause est encore le principe premier d’où vient le mouvement ou le repos. Ainsi celui qui dans un certain cas, a donné le conseil d’agir est en ce sens la cause des actes qui ont été accomplis ; le père est la cause de l’enfant ; et d’une manière générale, ce qui fait est cause de ce qui a été fait ; ce qui produit le changement est cause du changement produit. C’est là la cause motrice. Enfin, et en quatrième lieu, la cause signifie la fin et le but des choses ; et c’en est alors le pourquoi. Ainsi la santé est la cause de la promenade, puisqu’on se promène pour conserver sa santé ; car si l’on demande : Pourquoi un tel se promène-t-il ? on répondra : C’est afin de se bien porter ; et en faisant cette réponse, nous croyons indiquer la cause qui fait qu’un tel se promène. Cette acception s’étend du moteur initial à tous les intermédiaires qui contribuent à atteindre la fin poursuivie, après que le moteur premier a eu commencé le mouvement. Par exemple, la diète et la purgation peuvent être regardées comme des causes intermédiaires de la santé, ainsi que