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sans connaître aussi l’autre. Mais jusqu’à quel point le Physicien doit-il étudier la forme et l’essence des choses ? Ne doit-il les étudier qu’à un point de vue restreint, comme le médecin étudie la nature des nerfs en vue de la santé, et le fondeur, la nature de l’airain en vue de la statue qu’il doit fondre ? Doit-il aussi étudier les choses qui, bien que séparables au point de vue de la forme, n’en sont pas moins toujours mêlées à la nature, par exemple, l’âme humaine ? Puisque, comme on dit, c’est l’homme et le soleil qui engendrent l’homme. Mais je ne pousse pas ces questions plus loin ; car elles appartiennent à la Philosophie première, qui doit seule rechercher ce que c’est que le séparable, et quelle en est l’essence.


III.


Après les explications qui précèdent, il convient d’étudier les causes auxquelles on peut rapporter tous les phénomènes naturels ; et d’eu bien déterminer le nombre et les espèces. Ce traité a pour but en effet de connaître la nature ; et comme on ne croit connaître une chose que quand on en sait le pourquoi et la cause première, il est clair que la Physique doit faire aussi cette étude indispensable, en ce qui regarde la génération et la destruction des choses, c’est-à-dire tous les changements qui ont lieu dans la nature. Une fois que nous connaîtrons les principes de ces phénomènes, nous pourrons rattacher à ces principes tous les problèmes que nous agitons.

Le mot de cause a plusieurs acceptions qu’il faut signaler. D’abord en un sens on appelle cause ce qui compose une chose, et ce dont elle provient. Ainsi l’on peut