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est bien physique ; mais elle ne l’étudie pas sous ce rapport, et elle la considère abstraitement, tandis que l’Optique considère cette ligne mathématique, non pas en tant que mathématique, mais en tant qu’elle joue un râle dans certains phénomènes naturels de la vision.

Quant au physicien, il ne considère pas les choses d’une manière abstraite, comme on le fait en mathématiques ; il les considère dans leur réalité naturelle ; et le mot de Nature ayant les deux acceptions que nous avons dites, la forme et la matière, il faut étudier les choses de la nature, comme on le ferait si l’on voulait se rendre compte de cette qualité abstraite de Camus, laquelle suppose toujours la réalité matérielle d’un nez, puisqu’elle ne s’applique exclusivement qu’au nez. Les choses de ce genre ne peuvent exister sans matière, et pourtant elles ne sont pas purement matérielles. Mais si l’on reconnaît deux natures, on peut se demander de laquelle des cieux le physicien doit s’occuper ; et si ce n’est pas leur résultat commun qu’il doit uniquement étudier. Or pour comprendre ce résultat, ne faut-il pas qu’il étudie aussi les deux éléments qui le composent ? Et par suite ne peut-on pas demander si la connaissance de ces deux natures est le fait d’une seule et même science, ou de sciences distinctes ? A ne regarder que les anciens philosophes, on pourrait croire que la Physique doit se borner à l’étude de la matière ; car Démocrite, Empédocle et les autres ont à peine effleuré la question de la forme et de l’essence. Mais si l’art, qui n’est qu’une imitation de la nature, s’occupe tout ensemble de la forme et de la matière, on peut dire qu’il appartient à une seule et même science d’étudier tout à la fois jusqu’à un certain