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état qu’il doit atteindre et posséder. Donc encore une fois, la nature c’est la forme. Je rappelle d’ailleurs qu’on peut donner deux acceptions diverses à ces expressions de forme et de nature, puisque la privation peut être aussi regardée comme une sorte de forme spécifique. Reste à savoir si la privation est ou n’est pas un contraire, en ce qui concerne la génération absolue des choses ; mais ce sera là l’objet d’une autre étude qui viendra plus tard.

II.

Après avoir ainsi indiqué les différents sens qu’on peut donner au mot de nature, il est bon de dire, en passant, en quoi l’étude des Mathématiques se distingue de l’étude de la Physique ; car les corps de la nature ont des surfaces, des dimensions solides, des lignes et des points qui forment l’objet propre des recherches mathématiques. Peut-être faudrait-il encore voir, en étendant le cercle, si l’Astronomie est distincte de la Physique, ou si elle n’en est qu’une branche et une dépendance ; car, si c’est au Physicien de savoir ce que sont le soleil ou la lune dans leur essence, on pourrait trouver étrange que le Physicien n’eût point aussi à connaître les phénomènes secondaires que ces grands corps présentent, surtout quand on peut remarquer que ceux qui s’occupent de l’étude de la nature traitent aussi de la figure du soleil et de la lune, et s’enquièrent, par exemple, si la terre et le monde sont sphériques ou ne le sont pas. Le mathématicien, quand il étudie les surfaces, les lignes et les points, ne les considère pas du tout par rapport aux corps réels et naturels,