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pourrait aussi venir de tel animal particulier. Par exemple si l’on disait que le chien vient du cheval, on ne pourrait jamais vouloir dire par là que c’est d’une manière directe ; seulement, le chien en tant qu’animal, et non pas spécialement chien, viendrait du cheval ; car le cheval est indirectement aussi animal ; mais ce n’est pas du tout en soi que l’un viendrait de l’autre, si cette supposition était admissible ; le chien est déjà animal lui-même, et il n’a que faire de le devenir. Mais quand un être doit devenir animal directement et non plus par simple accident, ce n’est pas de l’animal pris en général qu’il sort, c’est d’un être réel, et il ne vient alors ni de l’être ni du non-être ; car cette expression : Venir du non-être, signifie seulement que la chose devient ce qu’elle n’était pas.

Par là, nous n’ébranlons pas ce principe fondamental que toute chose doit être ou n’être pas ; l’être et le non-être, limités comme nous le faisons, suffisent à résoudre la difficulté à laquelle se sont heurtés les anciens philosophes. Une autre manière de la résoudre encore ce serait de distinguer entre la puissance et l’acte, la simple possibilité et la réalité positive. Mais nous avons traité à fond cette théorie dans d’autres ouvrages, et nous croyons ne pas devoir y revenir ici. Donc en résumé, nous avons expliqué, ainsi que nous l’avions promis, comment les anciens philosophes avaient été conduits à méconnaître quelques-uns des principes que nous adoptons, et comment ils s’étaient tous écartés de la route où ils auraient compris la génération et la destruction des choses, c’est-à-dire le changement. Cette nature première du sujet, servant de