Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/202

Cette page n’a pas encore été corrigée

De même que si l’on suppose une seule unité pour les deux oppositions, alors l’une des deux oppositions devient parfaitement inutile. Il est d’ailleurs impossible qu’il y ait dans chaque genre plus d’une seule opposition primordiale de contraires ; car, prenant le genre de la substance, par exemple, les principes ne peuvent plus y différer entr’eux qu’en tant que postérieurs et antérieurs ; mais ils n’y diffèrent pas en genre, parce que dans chaque genre il ne peut y avoir qu’une opposition à laquelle se rapportent en définitive toutes les autres. Ainsi donc, il y a dans l’être plus d’un principe ; mais évidemment il ne peut pas y en avoir plus de deux ou trois. Où est ici le vrai ? c’est ce qu’il est très difficile de dire.

VIII.

Afin de suivre dans cette recherche une méthode sûre, nous traiterons d’abord de la génération des choses, entendue de la manière la plus large possible ; car il semble tout à fait rationnel et conforme à l’ordre naturel d’exposer d’abord les propriétés communes des choses, pour en arriver ensuite aux propriétés particulières. Posons quelques principes qui serviront à expliquer la théorie que nous adopterons.

Quand on dit d’une manière absolue qu’une chose vient d’une autre, ou d’une manière relative que la même chose devient, par un changement quelconque, autre qu’elle n’était, nous pouvons employer, pour rendre ces idées, ou des ternies simples ou des termes complexes : simples, quand je dis que l’homme devient musicien, ou