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En suivant ces considérations, nous allons rechercher si les principes de l’être sont seulement au nombre de deux, comme les contraires le sont nécessairement dans chaque genre, ou bien s’il y a dans l’être trois principes au lieu de deux, ou même davantage. D’abord évidemment, il n’y a pas dans l’être un principe unique, ainsi qu’on l’a dit, puisque les contraires sont au moins deux.

D’autre part, il n’est pas moins évident que les principes ne peuvent être en nombre infini ; car alors l’être serait inaccessible à la science, et l’on ne pourrait jamais savoir quels sont ses principes. Dans tout genre quel qu’il soit, il n’y a jamais qu’une seule opposition par contraires ; et dans le genre de la substance, par exemple, il n’y a de contraires que la substance, d’une part, et ce qui n’est pas substance, d’autre part, c’est-à-dire les attributs ou accidents. Mais si les principes ne peuvent être infinis, ils peuvent bien être finis, comme le veut Empédocle, qui prétend expliquer mieux les choses, avec ses principes finis, qu’Anaxagore ne peut les expliquer par les infinis qu’il admet. Ceci ne veut pas dire d’ailleurs que tous les contraires sont des principes ; car il y a des contraires qui sont antérieurs à d’autres contraires, tandis que d’autres contraires dérivent de contraires plus généraux. Le doux et l’amer, le blanc et noir, se rapportent à des genres supérieurs ; et ce ne sont pas là des contraires qu’on puisse considérer comme des principes, attendu que les principes sont par leur nature absolument immuables. Je conclus donc que les principes de l’être ne se réduisent pas à un seul, et que de plus ils ne sont pas en nombre infini.