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que des variétés de contraires ; la position étant en haut, en bas, en avant, en arrière ; la figure étant d’avoir des angles ou de ne point en avoir, d’être droit ou circulaire, etc. En un mot, dans tous ces systèmes, les contraires sont adoptés pour principes ; et c’est là, je le répète, en point commun à toutes ces théories.

Je reconnais du reste qu’on doit approuver cet axiome car les principes ne peuvent point venir réciproquement les uns des autres ; et loin de venir non plus d’autres choses, c’est d’eux que doit sortir tout le reste. Or, c’est là précisément ce que sont dans chaque genre les contraires primitifs. En tant que primitifs, ils ne peuvent dériver de rien qui leur soit antérieur ; et en tant que contraires, ils ne peuvent pas davantage dériver l’un de l’autre réciproquement. Mais cette théorie vaut la peine qu’on l’approfondisse ; et c’est ce que nous allons faire. D’après les lois de la nature, l’action des choses ou la souffrance des choses n’est pas arbitraire ; la première chose venue ne produit pas au hasard ou ne souffre pas telle action quelconque. Il n’est pas possible davantage que les choses se produisent indifféremment les unes par les autres, à moins qu’on n’entende ce mot de production dans un sens tout à fait détourné. Par exemple, comment l’idée de blanc viendrait-elle de l’idée de musicien, à moins que le blanc ou le noir ne soit un attribut purement accidentel du musicien ? Le blanc ne peut venir que du non-blanc, ou plus précisément du noir et des couleurs intermédiaires entre le noir et le blanc. De même, le musicien vient du non-musicien, ou plus précisément encore de ce qui n’a pas cultivé la musique, tout en pouvant la cultiver, ou de ce qui n’a pas eu telle autre