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c’est que la génération des choses ne s’explique pas bien si l’on prétend la tirer exclusivement des parties similaires, comme il le fait. Ainsi pour prendre le premier exemple venu, la boue se divise bien si l’on vent en parties similaires, c’est-à-dire en d’autres boues ; mais elle se divise en d’autre éléments aussi, la terre et l’eau, qui ne sont plus similaires entr’eux. Parfois le rapport entre le tout et les parties est encore très différent ; et si l’on peut dire qu’en un sens les murs viennent de la maison et que la maison vient des murs, il y a d’autres cas où ce rapport est changé, par exemple quand on dit que l’eau vient du feu, ou que le feu vient de l’eau. C’est là une transformation, où il n’y a plus de parties similaires. Le système d’Anaxagore n’est donc pas acceptable en ceci, et peut-être vaudrait-il encore mieux admettre, avec Empédocle, des principes finis et moins nombreux.

VI.

Un point où s’accordent les Physiciens, c’est que tous ils regardent les contraires comme des principes. Telle est l’opinion de ceux qui admettent que l’être est un et immobile, comme Parménide, qui prend pour principes le froid et le chaud, sous le nom de terre et de feu ; telle est encore l’opinion de ceux qui admettent pour principes le dense et le rare, la raréfaction et la condensation, ou comme le dit Démocrite, le plein et le vide, prenant l’un de ces contraires pour l’être, et l’autre pour le non-être ; enfin c’est également l’opinion de ceux qui expliquent l’existence et l’origine des choses par la position, la figure et l’ordre des éléments ; car ce ne sont là évidemment