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s’y passe avec une si constante et si parfaite régularité qu’évidemment rien ne le trouble ni ne le gêne. Ce n’est pas à dire que peut-être à l’intérieur des corps, il n’y ait des vides ; et il est une foule de phénomènes très faciles à observer qui attestent que les parties des corps peuvent être plus ou moins éloignées les unes des autres, sans que le corps perde aucune de ses propriétés, ni même qu’il perde sa forme. Tantôt les corps se contractent sur eux-mêmes, tantôt ils se dilatent. Il semble donc que dans leur intérieur, il y a des vides qui disparaissent à certains moments, ou qui s’accroissent à certains autres. Mais la structure intime des corps nous est trop peu connue, et comme on ne peut percer ce mystère, Platon s’arrête à croire d’une manière générale que dans le monde le vide n’est pas plus possible que le néant.

Si le vide n’est pas nécessaire au mouvement, deux autres conditions lui sont essentielles, selon Platon. Le mouvement ne peut s’accomplir que dans un certain espace et dans un certain temps. Sans l’espace et le temps, le mouvement n’est même pas concevable. Il faut que tout ce qui est, il faut que tout ce qui change et se meut, soit quelque part et