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selon lui l’être n’a ni dimension ni parties intégrantes et essentielles.

Certains philosophes ont accepté les deux solutions à la fois : ils ont cru avec Parménide que tout est un et que le non-être est quelque chose ; et en second lieu, ils ont reconnu dans le monde des existences individuelles, auxquelles ils arrivaient par la méthode de division, qui consiste à toujours diviser les choses en deux jusqu’à ce qu’on parvienne à des éléments indivisibles.

Évidemment on se tromperait si partant de l’unité de l’être et de l’opposition nécessaire des contradictoires, qui ne peuvent jamais être vraies toutes les deux à la fois, on allait conclure qu’il n’y a pas de non-être. Le non-être ne désigne pas quelque chose qui n’est point absolument ; mais il désigne une chose qui n’est pas telle autre chose. Ce qui est absurde, c’est de croire que tout est un parce qu’il ne peut rien exister en dehors des êtres réels ; car si l’être n’est pas un être réel et spécial, que peut-il être ? et comment peut-on le comprendre ? Mais du moment qu’on admet la réalité des êtres, il faut admettre aussi leur pluralité ; et il est impossible de dire avec Parménide que l’être est un.

V.

Après Parménide et Mélissus, qui ne sont pas des Physiciens proprement dits, il faut étudier les systèmes des Physiciens véritables. Il faut distinguer ici cieux opinions différentes. Les uns, trouvant l’unité de l’être dans le corps substantiel auquel s’appliquent les attributs, en font sortir tous les changements des êtres, dont ils reconnaissent