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accident ce qui peut indifféremment être ou n’être pas dans le sujet, et ce dont la définition comprend l’être auquel il est attribué. Ainsi être assis n’est qu’un accident d’un être quelconque et un accident séparable ; mais l’attribut Camard, par exemple, comprend toujours dans sa définition l’idée de nez, parce que Camard ne peut être que l’attribut du nez.

Il ne faudrait pas d’ailleurs pousser ceci trop loin ; et les éléments qui servent à composer la définition d’un tout ne comprennent pas toujours ce tout dans leur propre définition. Ainsi la définition de l’homme n’entre pas dans celle de Bipède ; et la définition de l’homme blanc n’entre pas dans celle de Blanc. Mais si bipède était en ce sens un simple accident de l’homme et ne faisait pas partie de son essence, il faudrait que cet accident fût séparable, c’est-à-dire que l’homme ne fût pas bipède ; ou autrement, la définition de l’homme ferait partie de celle de bipède, comme celle-ci fait elle-même partie de la définition de l’homme. Mais il n’en est rien, et c’est précisément le contraire qui est vrai, puisque l’idée de bipède est impliquée dans l’idée d’homme. Si animal et bipède pouvaient être de simples accidents, rien n’empêcherait que l’homme en fût un aussi et qu’il pût servir d’attribut à un autre être. Loin de là ; l’être réel, comme est un homme par exemple, est précisément ce qui ne peut jamais être l’attribut de quoi que ce soit ; c’est le sujet substantiel auquel s’appliquent les deux termes d’animal et de bipède, soit qu’on les considère à part, soit qu’on les réunisse dans un seul tout. L’être serait par conséquent composé d’indivisibles, si l’on s’en rapporte à la singulière théorie de Parménide, puisque