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pas toujours du premier coup que la science la prononce, comme Aristote l’a fait pour la théorie du mouvement ; mais un peu plus tôt, un peu plus tard, il faut bien en arriver à cette explication dernière des choses, ou renoncer à les savoir jamais. À mon sens, c’est un grand avantage pour la science quand elle peut débuter par là.

Je me résume donc en répétant qu’Aristote a eu la gloire de fonder la science du mouvement. Que si l’on s’étonnait qu’il ne l’ait point achevée et faite tout entière à lui seul, je rappellerais l’aveu modeste et fier par lequel il termine sa logique : « Si, après avoir examiné nos travaux, dit le philosophe, il vous parait que cette science dénuée avant nous de tous antécédents, n’est pas trop inférieure aux autres sciences qu’ont accrues les labeurs de générations successives, il ne vous restera plus à vous tous qui avez suivi ces leçons, qu’à montrer de l’indulgence pour les lacunes de cet ouvrage, et de la reconnaissance pour toutes les découvertes a qui y ont été faites. »


Bougival, 25 juin 1861.


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