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gloire ; mais je ne voudrais pas non plus qu’on la réduisît injustement. Je m’efforcerai donc d’être impartial dans l’appréciation résumée que je vais en présenter avant de clore cette longue préface.

D’abord, je ne crois pas m’être trompé en mettant Aristote dans la compagnie de Descartes, de Newton et de Laplace. Je ne parle pas de son génie en général, c’est trop évident ; je ne parle que de sa Physique en particulier, et je pense que la théorie du mouvement, telle qu’elle s’y présente, est le point de départ de toutes les théories qui ont suivi sur le même sujet. Plus haut, j’ai déjà indiqué ce rapprochement ; mais maintenant que j’ai tâché de le justifier par l’histoire, il me parait tout-à-fait incontestable. Entre la Physique d’Aristote, les Principes de Descartes et les Principes mathématiques de Newton, il y a, malgré l’intervalle des âges, une succession manifeste et comme une solidarité. L’objet est le même, et sur bien des points les doctrines sont identiques. Le philosophe grec, quatre siècles avant notre ère, a vu tout aussi bien que les deux mathématiciens du XVIIe siècle, que c’est par l’étude du mouvement qu’il convient d’expliquer le système du monde. Sans doute il l’a compris beaucoup moins que Descartes