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lui-même ? Laplace ne le recherche pas, bien qu’il eût été digne d’un esprit tel que le sien de ne pas accepter, sur ces éléments fondamentaux de la science, les idées communes et vulgairement répandues. Sans doute il ne serait pas juste de demander aux mathématiciens de faire de la métaphysique ; mais quand on est Laplace, il semble qu’on peut suivre les traces d’un Descartes et celles d’un Newton, précédés l’un et l’autre par Aristote. La métaphysique est le fond de tout ; et ici elle se trouve si près des mathématiques, qu’il faut avoir en quelque sorte un parti pris pour ne pas la voir et pour l’omettre.

Il faut d’ailleurs approuver Laplace, quand il dit que les géomètres, marchant sur les pas de Galilée, ont enfin réduit la mécanique entière, y compris, je suppose, la mécanique céleste, « à des formules générales qui ne laissent plus à désirer que la perfection de l’analyse ; » et quand il ajoute que « le dernier progrès de la science et le plus beau, c’est d’avoir banni entièrement l’empirisme de l’astronomie, qui maintenant n’est plus qu’un grand problème de mécanique, dont les éléments du mouvement des astres, leurs figures et leurs masses, sont les arbitraires, seules données indispensables que cette science doive tirer des observations. »