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sensible, si ce n’est dans sa totalité qui nous échappe, puisqu’il est infini, du moins dans quelques-unes de ses parties qui sont à notre portée, et nous aident à concevoir le reste. On n’imagine point l’espace ; il est, quoi qu’en dise Laplace.

Il semble aussi, malgré toute la déférence qui est due à un tel génie, qu’il n’est guère plus satisfaisant dans la manière dont il parle du temps. « Le temps, selon lui, est l’impression que laisse dans la mémoire une suite d’événements dont nous sommes certains que l’existence a été successive. » Pour rendre compte des rapports du mouvement au temps et à l’espace, il dit : « En prenant des unités d’espace et de temps, on les réduit l’un et l’autre à des nombres abstraits qu’on peut comparer entre eux. » Pour le temps, l’unité, c’est la seconde ; et pour l’espace, c’est le mètre. Tant de mètres parcourus durant tant de secondes, voilà la mesure du mouvement, qui est alors plus rapide ou plus lent, selon les espaces parcourus et les temps écoulés. Le mouvement, à son tour, peut servir de mesure au temps, soit par les oscillations d’un pendule, soit par les révolutions de la sphère céleste ou celles du soleil. Mais qu’est-ce que c’est précisément que le temps ? Qu’est-ce que c’est que l’espace en