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il met le mouvement spontané, qui n’a pas d’autre cause que lui-même, et qui produit tous les changements et tous les mouvements secondaires que l’univers nous présente[1]. D’autres fois, encore, abandonnant ces classifications, Platon réduit tous les mouvements à deux, le changement de lieu et l’altération, comme il le fait dans le Parménide[2] ; ou bien ces deux mouvements ne sont plus, comme dans d’autres passages du Timée, que la rotation sur soi-même, donnée par Dieu au monde, à l’exclusion de tout autre mouvement, et l’impulsion en avant, maîtrisée par le mouvement du même et du semblable, qui ramène sans cesse au centre le corps prêt à s’égarer.

Mais s’il y a quelque confusion dans ces opinions de Platon, un axiome sur lequel il ne varie pas plus que sur l’origine du mouvement, c’est qu’il n’y a point de hasard dans la nature, et que le mouvement, qui en est le phénomène principal, y a ses lois comme tout le reste. Le système du hasard n’explique rien, et il a ce très grand danger de porter les âmes à l’irréligion, mal social qui perd les individus et que

  1. Platon, Xe livre des Lois, pages 233 et suivantes, traduction de M. Victor Cousin ; et aussi, Timée, pages 124, 135 et 141.
  2. Voir le Parménide, traduction de M. Victor Cousin, p. 29.