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Après Newton, il conviendrait peut-être de parler de Leibniz ; mais je m’en abstiens, parce que Leibniz n’a pas fait d’ouvrage spécial sur le mouvement considéré dans le système du monde ; et comme c’est là surtout l’objet que je me propose ici, je suis obligé de ne pas m’arrêter même aux plus beaux génies, quand ils n’ont traité que des parties de cette vaste question. Je passe donc de Newton à Laplace, au-delà duquel je ne pousserai point.

Laplace est venu accomplir ce que Newton avait commencé. La Mécanique céleste est un développement systématique et régulier des principes newtoniens ; elle est un chef-d’œuvre du génie mathématique ; mais elle ne fait qu’exposer, avec toutes les ressources de l’analyse la plus étendue et la plus exacte, les lois qu’un autre avait révélées sur le véritable système du monde. C’est un prodigieux ouvrage ; mais l’invention consiste dans les formules et les démonstrations plutôt que dans le fond même des choses. C’est la loi de la pesanteur universelle poursuivie sous toutes ses faces dans les corps innombrables