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Cet être unique et infini, c’est Dieu, qui n’est pas l’âme du monde, mais qui est le seigneur de toutes choses, parce qu’il règne sur des êtres pensants, qui lui sont soumis dans leur adoration et leur liberté. Dieu ne règne pas seulement sur des êtres matériels ; et c’est précisément la domination d’un être spirituel qui le constitue ce qu’il est. Dieu est donc éternel, infini, parfait, vivant, tout puissant ; il sait tout ; il est partout. Il n’est pas l’éternité et l’infinitude, mais il est éternel et infini ; il n’est pas la durée et l’espace, mais il dure et il est présent en tous lieux ; il est partout substantiellement ; car on n’agit pas là où l’on n’est pas. Tout est mu par lui et contenu en lui ; il agit sur tous les êtres, sans qu’aucun d’eux puisse jamais agir sur lui à son tour. L’homme, malgré son infimité, peut se faire quelque idée de Dieu, d’après la personnalité dont il a été doué lui-même par son créateur. La personne humaine n’a ni parties successives ni parties coexistantes dans son principe pensant ; à plus forte raison n’y a-t-il ni succession ni coexistence de parties diverses dans la substance pensante de Dieu. Mais si nos regards éblouis ne peuvent soutenir l’éclat de la substance divine, si l’on ne doit l’adorer sous aucune forme sensible, parce qu’il est tout esprit, nous pouvons du moins apprendre à connaître