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montre à d’autres le parti qu’on peut en tirer ; mais il n’essaie pas d’en épuiser à lui seul toutes les applications possibles. Il a créé tout une science et il en a fixé les bases ; mais il n’a pas pu construire de ses mains tout l’édifice, et il laissera à ses successeurs le soin de l’élever sur le plan qu’il a tracé, et par les moyens qu’il a découverts. Ce n’est pas la patience ni la force qui ont manqué à Newton ; c’est le temps. Le génie, quelque puissant qu’il soit, trouve et subit aussi cette inexorable limite, et bien qu’il pût tout faire, il n’a jamais le loisir de tout achever. La gloire de Newton n’en est pas moins grande ; et c’est là le coté commun et fatal par lequel il paie sa dette à l’humanité, que d’ailleurs il a dépassée à bien des égards et tant honorée en la dépassant.

Mais je n’en ai pas tout à fait fini avec les Principes mathématiques de la Philosophie naturelle.

Newton est parvenu au ternie de la carrière qu’il avait à fournir ; mais avant de la clore, il veut embrasser d’un coup d’oeil tout l’espace qu’il a parcouru ; et là, comme jadis Aristote, il veut se recueillir pour remonter, autant qu’il est permis à l’homme, jusqu’à la cause première et au premier moteur. C’est le fameux Scholie général. Après quelques mots contre le système des tourbillons, auquel