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tout son système que des règles rationnelles et les principes de la géométrie et des mécaniques ; et il croyait avoir docilement suivi la méthode de la mathématique, comme il dit. Mais le génie audacieux du novateur voulait embrasser dans ses vastes spéculations le cercle entier des choses sans en omettre une seule. Newton au contraire, plus circonspect, quoique non moins fort, se borne à l’explication du mouvement dans l’univers et spécialement du mouvement des sphères célestes.

Avant d’analyser les Principes mathématiques de la philosophie naturelle de Newton, comme je viens d’analyser ceux de Descartes, je dois faire une critique qui ne s’applique pas plus à Newton qu’à tout son siècle, et qu’il ne mérite ni plus ni moins que tous ses contemporains[1]. Dans la préface de Cotes, à la seconde édition donnée par l’auteur lui-même en 1713, on trouve un aperçu historique des progrès de la science, et Cotes affirme qu’Aristote a donné à chaque espèce de corps « des qualités occultes, et qu’il a essayé d’expliquer par là les phénomènes. »

  1. Il faut excepter Leibniz qui, allant peut-être un peu trop loin dans un sens contraire, prétendait trouver plus do vérité dans la physique d’Aristote que dans celle de Descartes : Lettre à Thomasius (1669).