Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/141

Cette page n’a pas encore été corrigée

les atomes sont impossibles, parce que toute grandeur et tout corps est infiniment, divisible ; parce qu’on imagine du vide ente ’eux et que le vide ne peut pas exister ; parce que la rencontre fortuite des atomes ne peut pas expliquer la formation des choses, etc. Ainsi, Descartes s’accorde avec Aristote dans une foule de choses qu’il nie ou qu’il affirme, sans savoir, selon toute apparence, qu’elles eussent été dites avant lui, ni se douter par qui elles avaient été dites. La gloire du réformateur n’y perd rien, et la vérité n’en reçoit qu’une confirmation nouvelle, soit qu’il la découvre à son tour, soit qu’il la répète sans se rappeler à qui il l’emprunte.

De Descartes à Newton, la transition est toute simple, et les deux génies, sans être tout à fait de même ordre, ont cependant une puissance presque égale. Dans Descartes, c’est toujours le métaphysicien qui l’emporte, tandis que Newton fait une part beaucoup plus grande aux mathématiques. Le dessein, d’un et d’autre côté, n’est pas sans analogie ; c’est également le système du monde que Newton prétend expliquer ; mais il s’en tient plus étroitement au problème de mécanique que la marche de l’univers propose à notre admiration et à notre science. Descartes se flattait bien aussi de n’avoir appliqué dans