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à citer un passage de la Météorologie[1]. Il est vrai qu’à l’autorité d’Aristote, il ajoute celle de l’Église, et qu’il soumet à l’Église, ainsi qu’au jugement des sages, tout ce qu’il a pu dire concernant la fabrique du ciel et de la terre.

Je ne veux pas exagérer les rapports de Descartes et d’Aristote ; mais ces rapports me semblent aussi nombreux qu’évidents, et je crois que les deux analyses qui précèdent de la Physique et des Principes de la philosophie auront suffi pour montrer que je ne m’abuse pas. Descartes croyait probablement détruire Aristote ; il n’a fait que le confirmer ; il est allé sans doute plus loin que lui sur bien des points ; mais il faut avouer aussi que sur beaucoup d’autres, il ne l’a pas dépassé, et que même sur quelques-uns il est resté en deçà de son prédécesseur. Un dernier rapprochement entre les deux philosophes, que j’ai déjà indiqué un peu plus haut, c’est que Descartes a combattu le système de Démocrite aussi énergiquement qu’Aristote pouvait le faire deux mille ans auparavant, et qu’il a terminé ses Principes en se défendant de renouveler en rien la doctrine atomistique. Selon lui, comme selon Aristote,

  1. Descartes, Principes (le la philosophie, IVe partie, § 204.