Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/14

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans l’infinité de l’étendue et dans l’harmonie des sphères. Platon attache la plus haute importance à ces opinions, qui font partie de sa foi religieuse, et il s’élève avec indignation contre l’impiété trop fréquente des Naturalistes, qui croient trouver dans la matière réduite à ses propres forces une explication suffisante. S’en tenir uniquement aux faits sensibles qui tombent sous notre observation, et ne pas remonter plus haut pour les mieux comprendre, lui semble une aberration et presque un sacrilège. C’est méconnaître la Providence, qui régit et gouverne toutes choses avec autant de bonté que de sagesse, et c’est risquer de l’offenser que de ne pas voir assez clairement la trace qu’elle a laissée dans ses œuvres, et dans ce grand fait du mouvement, qui doit la manifester à tous les yeux[1]. Platon ne dit pas en propres termes que Dieu est le premier moteur, et c’est Aristote qui plus tard trouvera cette formule ; mais la pensée, si ce n’est l’expression, est de lui ; et le disciple, sous ce rapport comme sous bien d’autres, n’a été que l’écho de son maître. Seulement, Aristote a poissé

  1. Platon, Xe livre des Lois, page 237 à 249, traduction de M. Victor Cousin.