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la nature, et qui sont, après Dieu, les causes secondes des divers mouvements que nous remarquons en tous les corps. Ces lois sont très considérables selon Descartes ; et il en énumère trois qui sont les principales, si ce n’est les seules. La première loi, c’est que chaque chose demeure à l’état où elle est, soit repos, soit mouvement, tant qu’aucune cause ne change cet état. Ainsi nul mouvement ne s’arrête de soi-même, comme le croit trop facilement le préjugé vulgaire ; et il y a toujours une cause qui y met un terme. Seulement cette cause est souvent ignorée de nous, parce qu’elle est cachée à nos sens ; mais elle n’en est pas moins réelle ; et la raison que donne ici Descartes est tout aristotélique : « Le repos, dit-il, est contraire au mouvement, et rien ne se porte par l’instinct de sa nature à son contraire, ou à la destruction de soi-même. » Puis, empruntant un exemple qu’Aristote avait aussi allégué, il remarque que les projectiles ne s’arrêtent dans leur course que par la résistance de l’air ou de tout autre milieu qu’ils traversent, et que, sans cette résistance, leur course une fois commencée ne cesserait plus.

La seconde loi de la nature, c’est que le corps qui se meut tend à continuer son mouvement en ligne