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propriété du mobile, et non pas une substance, de même que la figure est la propriété de la chose qui est figurée ; et le repos, de la chose qui est en repos. Mais un point où Descartes se trompe, c’est qu’il pense être le premier à établir nettement ces relations du mobile et du moteur. Il se plaint qu’on n’ait pas coutume de distinguer ces deux choses assez soigneusement, Mais nous avons vu au contraire qu’Aristote avait su profondément séparer ces rapports du moteur au mobile, et c’est lui qui nous a appris que le mouvement en se réalisant est nécessairement dans le mobile, et qu’il ne faut pas confondre l’Acte du possible avec la force qui réside dans le moteur.

De l’idée de mouvement, Descartes passe naturellement à celle de repos, et il s’efforce de démontrer qu’il n’y a pas plus d’action dans la première que dans la seconde. Le repos et le mouvement ne sont que deux façons d’être diverses dans les corps où ils se trouvent. Il ne faut pas plus d’action pour mettre un corps en mouvement que pour l’arrêter quand il se meut. Du reste il est possible qu’un même corps ait plusieurs mouvements, bien que chaque corps en particulier n’ait qu’un seul mouvement qui lui soit propre, et que ce soit d’ordinaire ce mouvement