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par le repos ; car le repos ne peut s’expliquer aussi que par le mouvement. Il ne faut jamais définir un contraire par son contraire ; car ainsi qu’Aristote l’a si souvent répété, la science des contraires est une et simultanée, c’est-à-dire que quand on connaît l’un des contraires on connaît aussi l’autre ; et que réciproquement, quand on ignore l’un des contraires on ignore également l’autre contraire. Par conséquent, définir le mouvement, qu’on ignore, puisqu’on cherche à le connaître, par le repos, cela n’avance guère plus que de définir le repos par le mouvement, à moins qu’on ne suppose l’idée de repos plus notoire que celle de mouvement ; ce qui n’est pas. Je préfère donc encore la définition aristotélique à la définition cartésienne ; et au risque de provoquer quelques sourires parmi les savants de notre temps, je m’en tiens à l’Acte du possible, avec les explications que j’en ai données plus haut. D’ailleurs Descartes, en ceci, n’est pas éloigné d’Aristote autant qu’on le suppose, et il remarque qu’en faisant du mouvement le transport d’une partie de la matière, et non pas la force ou l’action qui transporte, il montre bien que le mouvement est toujours dans le mobile, et non pas en celui qui meut. Il ajoute encore que le mouvement est une