Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/128

Cette page n’a pas encore été corrigée

peu plus tard il résout le problème à la manière de Platon, en faisant de Dieu le créateur du mouvement de l’univers. À cette occasion, il loue les philosophes d’avoir dit que la nature est le principe du mouvement et du repos. Quels sont ces philosophes ? Descartes ne les nomme pas ; mais nous les connaissons, nous qui venons d’analyser la Physique d’Aristote. Quoi qu’il en soit, voilà comment Descartes introduit le mouvement dans ses théories, sans en étudier davantage pour le moment la nature et l’origine. Pour quiconque voudra y regarder impartialement, le philosophe grec paraîtra encore, sous ce rapport, supérieur au père de la philosophie moderne.

Pour Descartes, il n’y a qu’un seul mouvement, à savoir celui qui se fait d’un lieu à un autre. Descartes connaissait-il la distinction faite par Platon et par Aristote des mouvements d’altération et d’accroissement, de qualité et de quantité ? C’est probable ; mais il ne les admettait pas, attendu qu’il ne concevait que le mouvement local, et « qu’il ne pensait, pas qu’il en fallût supposer d’autres en la nature. » Acceptant donc la définition ordinaire, Descartes dit d’abord que le mouvement n’est autre chose que l’action par laquelle un corps passe d’un