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plusieurs conséquences très graves, qu’il ne fait qu’affirmer plutôt qu’il ne les prouve, mais que je dois recueillir ici. D’abord il rejette, comme Aristote le faisait contre Démocrite, l’existence des atomes, et il se prononce tout aussi fortement que lui pour la divisibilité indéfinie de la matière. Il conclut en outre que le monde ou la matière étendue qui compose l’univers, n’a pas de bornes, et que dans tous les espaces, au-delà desquels nous pouvons sans cesse en concevoir d’autres, il y a un corps indéfiniment étendu. Enfin, il admet par une déduction plus ou moins rigoureuse, que la terre et les cieux sont faits d’une seule et même matière, « à cause que nous concevons manifestement que la matière, dont la nature consiste en cela seul qu’elle est une chose étendue, occupe tous les espaces imaginables. »

Néanmoins Descartes ne peut fermer les yeux à la réalité, et tout en admettant l’identité de la matière universelle, il doit y constater des propriétés fort différentes les unes des autres. Ces propriétés qui constituent, à proprement dire, tous les phénomènes naturels, Descartes les explique par le mouvement des parties de la matière. Il ne recherche pas ici d’où vient le mouvement dans le monde ; mais un