Nous voici à Descartes, et c’est à lui que je m’arrête dans la première moitié du XVIIe siècle, sans contester d’ailleurs la valeur des travaux que j’omets, tels que ceux de Képler et de Galilée. J’analyserai les Principes de la philosophie, et particulièrement la seconde partie qui traite des principes des choses matérielles. Mais auparavant, je dois dire quelques mots de la première partie, où le grand réformateur pose les principes de la connaissance humaine. On se rappelle qu’Aristote aussi, dès le préambule de la Physique, a indiqué la méthode qu’il comptait appliquer à l’étude de la nature. Je ne compare point certainement cette exposition si brève et si peu complète à ces admirables préceptes qui sont la base inébranlable de toute la philosophie moderne et de toute vraie philosophie ; mais je ne puis m’empêcher de remarquer que le début d’Aristote et celui de Descartes sont au fond absolument pareils, et qu’avant d’étudier le monde du dehors, l’un et l’autre ont bien vu qu’il fallait s’appuyer sur des principes supérieurs de logique et de psychologie. C’est un premier trait de ressemblance ; ce ne sera pas le seul, et les autres seront bien plus frappants et bien plus profonds.
Assuré de l’existence des corps par le témoignage