doctrine à côté de celle d’Aristote, je crois pouvoir les passer sous silence ; le mysticisme n’était pas propre à faire avancer des questions scientifiques. Je me borne donc à ce qui précède sur l’antiquité, et j’arrive au moyen-âge sur lequel je ne m’arrêterai pas même aussi longtemps. Dans la philosophie arabe, et dans la Scholastique, la Physique d’Aristote est enseignée et commentée avec zèle ; mais on ne fait aussi que l’expliquer et la paraphraser ; on l’accepte sans la discuter ; on la contredit bien moins encore. Averroès, Albert-le-Grand et saint Thomas d’Aquin, pour ne citer qu’eux, ont reproduit sous diverses formes la théorie du mouvement, telle qu’elle est dans la Physique. Averroès en a fait trois commentaires successifs pour en mieux résoudre toutes les difficultés. Albert-le-Grand l’a prise pour sujet de ses leçons sans en omettre une seule idée, et il a cherché à y porter la lumière par des développements pleins de science et de gravité. Quant à saint Thomas, plus concis et non moins sagace que son maître, il a suivi pas à pas le texte de la Physique dans la traduction de Guillaume de Morbéka, et il n’a pas laissé un seul passage sans une élucidation brève mais décisive. À côté de ces trois noms, je pourrais
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