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dont le commentaire n’est pas non plus parvenu jusqu’à nous, et dans Simplicius, qui a été du moins épargné par le temps. C’est un espace de plus de huit siècles.

On ne voit pas que, ni l’école stoïcienne ni l’école d’Épicure, après Aristote, se soient beaucoup occupées de la théorie du mouvement, et ces questions ne sont reprises avec quelque ardeur, si ce n’est avec beaucoup de nouveauté, que dans l’école d’Alexandrie. Simplicius rappelle notamment et avec grands détails les travaux de Proclus et de Damascius, et il les analyse soigneusement en ce qui concerne l’espace et le temps. Sur quelques points de peu d’importance, ces philosophes se séparaient du système aristotélique, et ils essayaient de le combattre. Mais on peut douter que, s’ils ne l’avaient pas connu préalablement, leurs méditations se fussent dirigées sur ce sujet et qu’elles eussent été aussi sérieuses qu’elles le furent. Je ne nie pas que ces travaux, qui d’ailleurs ne nous sont pas assez connus, ne méritassent, ainsi que les spéculations de Plotin[1], l’attention de l’histoire de la philosophie. Mais comme ces recherches n’ont produit aucune grande

  1. Voir la traduction excellente de Plotin, par M. N. Bouillet, VIe Ennéade, livre III, ch, 21, t. III, p. 290, et aussi p. 179.