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d’un Anaxagore, nous comprenons que ces systèmes n’aient point contenté Socrate, et qu’il les ait critiqués, sans cependant leur refuser quelques louanges. Socrate d’ailleurs était porté par un admirable instinct à donner bien plus d’importance à la science de l’homme qu’à la science de la nature ; et il s’est laissé ravir par la psychologie et la morale. L’humanité doit l’en remercier éternellement ; mais ce n’était pas là une disposition très favorable pour les progrès de la physique ; et ce n’est pas non plus dans l’étude de la nature que s’est surtout exercée et qu’a brillé l’école Platonicienne. Cependant l’auteur du Timée ne prétendait pas rester étranger à ces questions ; et tout en les reléguant à un rang secondaire, il ne pouvait les éviter quand il essayait de scruter l’origine des choses, et de pénétrer jusque dans le sein même de Dieu, créateur et ordonnateur souverain de la nature, de l’espace et du temps. La question du mouvement était une des premières qu’il dût se poser, et il a tenté de la résoudre soit dans le Timée, soit dans le dixième livre des Lois, sans parler de quelques autres dialogues où elle est moins directement étudiée. Platon n’a pas songé à définir le mouvement, et il n’a pas cherché, comme plus tard Aristote,