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D’abord dans l’école même d’Aristote, ses élèves les plus distingués, Théophraste et Eudème se sont astreints à suivre les pas du maître, et ils ont traité comme lui de la nature et du mouvement, en se conformant aux leçons qu’ils avaient entendues et qu’ils se gardaient bien de modifier, tout en s’en écartant quelquefois, non sans indépendance, sur des points secondaires. Nous n’avons plus malheureusement les ouvrages de Théophraste ni celui d’Eudème[1]. Mais Simplicius, qui les possédait encore au VIe siècle de notre ère, en a fait des extraits nombreux, et les citations qu’il nous en a transmises, indiquent très clairement que les disciples s’étaient contentés de paraphraser et d’expliquer l’enseignement qu’ils avaient reçu. Tout en paraissant composer des ouvrages originaux, ils n’avaient fait que des imitations et des copies, qui rendaient le précieux service de propager la doctrine et de l’éclaircir. C’est là, du reste, la tradition conservée dans toute l’école aristotélique, et nous la retrouvons encore également vivante et dans Alexandre d’Aphrodise,

  1. Théophraste avait fait deux ouvrages au moins de physique : l’un sur la Nature, et l’autre sur le Mouvement, qui avait dix livres, et peut-être plus. Ces ouvrages paraissent avoir été conçus tout à fait sur le même plan que ceux de ces deux philosophes sur la logique d’Aristote. Voir le Commentaire de Simplicius sur la Physique, passim et surtout Livre I.