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traverse est différent, selon que ce corps se meut dans« l’eau, dans la terre ou dans l’air ; ou c’est parce que le corps en mouvement est différent lui-même, selon que, toutes choses restant d’ailleurs égales, il a plus de pesanteur ou de légèreté. Le milieu que le corps traverse est une cause d’empêchement, la plus forte possible quand ce milieu a un mouvement en sens contraire ; et ensuite, quand ce milieu est immobile. Cette résistance est d’autant plus puissante que le milieu est moins facile à diviser, et il résiste d’autant plus qu’il est plus dense. Soit le corps A, par exemple, traversant le milieu B dans le temps C, et traversant le milieu D, qui est plus ténu, dans un temps E. Si la longueur de B est égale à la longueur de D, le mouvement sera en proportion de la résistance du milieu. Supposons donc que B soit de l’eau, par exemple, et que D soit de l’air. Autant l’air sera plus léger comparativement et plus incorporel que l’eau, autant A traversera D plus vite que B. Évidemment la première vitesse sera à la seconde vitesse dans le même rapport que l’air est à l’eau ; et si l’on suppose, par exemple, que l’air est deux fois plus léger, le corps traversera B en deux fois plus de temps que D ; et le temps C sera double du temps E. Donc toujours le mouvement du corps sera d’autant plus rapide que le milieu qu’il aura à traverser sera plus incorporel, moins résistant et plus facile à diviser. »

Voilà le style d’Aristote, aux divers points de vue où on peut le considérer. Je ne dis pas qu’il soit