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grandeur par le mouvement, et le mouvement par la grandeur ; car nous disons que la route est longue si le voyage a été long ; et réciproquement, que le voyage est long si la route a été longue. De même, nous disons qu’il y a beaucoup de temps s’il y a beaucoup de mouvement ; et réciproquement, beaucoup de mouvement, s’il y a beaucoup de temps. »

Je doute qu’aujourd’hui nous ayons rien de mieux à dire sur le temps, et que nos analyses psychologiques dépassent celle-ci en finesse et en exactitude. Enfin, le dernier morceau que je veux donner comme exemple est exclusivement scientifique, et il montrera que la manière d’Aristote, quand il traite un sujet de ce genre, se rapproche beaucoup de celle qu’adopte la science même de nos jours. Aristote veut prouver que le vide n’existe pas, et parmi d’autres arguments, il emploie celui-ci, que dans le vide il n’y aurait plus aucune proportion possible entre les distances parcourues par les corps, selon qu’ils seraient plus légers ou plus pesants.

Livre IV, ch. II, §§ 2 et suivants :

« Évidemment, dit-il, il y a deux causes possibles à ce qu’un même poids, un même corps, reçoive un mouvement plus rapide ou c’est parce que le milieu qu’il