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mouvement, et il ajoute (même livre, ch. XVIII, §§ 5 et suiv.) :

« De même que, par un retour constamment pareil, le mouvement peut être un et identique, de même aussi le temps peut être identique et un périodiquement : par exemple, une année, un printemps, un automne. Et non seulement nous mesurons le mouvement par le temps ; mais nous pouvons réciproquement mesurer le temps par le mouvement, parce qu’ils se limitent et se déterminent mutuellement l’un par l’autre. Le temps détermine le mouvement, puisqu’il en est le nombre ; et de même le mouvement détermine aussi le temps. Quand nous disons qu’il y a beaucoup de temps d’écoulé, nous le mesurons par le mouvement, de même qu’on mesure le nombre par la chose qui est l’objet de ce nombre. Ainsi, par exemple, c’est par un seul cheval qu’on mesure le nombre des chevaux, Nous connaissons donc la quantité totale des chevaux par le nombre ; et, réciproquement, c’est en considérant un seul cheval que le nombre même des chevaux se trouve connu. Le rapport est tout à fait pareil entre le temps et le mouvement, puisque nous calculons de même le mouvement par le temps, et le temps par le mouvement. C’est d’ailleurs avec toute raison ; car le mouvement implique la grandeur, et le temps implique le mouvement, parce que ce sont là également et des quantités, et des continus et des divisibles. C’est parce que la grandeur a telles propriétés, que le temps a tels attributs ; et le temps ne se manifeste que grâce au mouvement. Aussi nous mesurons indifféremment la