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avec le mouvement et avec la révolution de la sphère céleste, il poursuit :

Même livre, chapitre XVI, §§ I et suivants :

« Nous convenons cependant que le temps ne peut se comprendre sans le changement ; car, nous-mêmes, lorsque nous n’éprouvons aucun changement dans notre pensée, ou que le changement qui s’y passe nous échappe, nous croyons qu’il n’y a pas eu de temps d’écoulé, pas plus qu’il n’y en a pour ces hommes de la fable qui, dit-on, dorment à Surdos auprès des héros, et qui n’ont à leur réveil aucun sentiment du temps, parce qu’ils réunissent l’instant qui a précédé à l’instant qui suit, et n’en font qu’un par la suppression de tous les instants intermédiaires qu’ils n’ont pas perçus. Ainsi donc, de même qu’il n’y aurait pas de temps si l’instant n’était point autre, et qu’il fût un seul et même instant, de même aussi quand on ne s’aperçoit pas qu’il est autre, il semble que tout l’intervalle n’est plus du temps. Mais si nous supprimons ainsi le temps, lorsque nous ne discernons aucun changement, et que notre âme semble demeurer dans un instant un et indivisible ; et si, au contraire, lorsque nous sentons et discernons le changement, nous affirmons qu’il y a du temps d’écoulé, il est évident que le temps n’existe pour nous qu’a la condition du mouvement et du changement. Ainsi, il est incontestable également et que le temps n’est pas le mouvement, et que sans le mouvement le temps n’est pas possible. »

Aristote en conclut que le temps est le nombre du