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doute le style importe peu dans des pensées de cet ordre, et la forme sous laquelle on les présente suffit toujours du moment qu’elle les fait suffisamment comprendre. Mais il est dans la Physique quelques morceaux tellement remarquables, et le ton général en est si ferme et si original dans sa simplicité scientifique, qu’il est bon de le recommander à l’attention et à l’estime de notre temps. L’exemple en est trop rare pour qu’il soit inutile de le signaler. Je reproduis de préférence trois passages qui ont chacun un caractère différent, et qui, détachés du reste, ne feront pas moins d’effet, je suppose, dans leur isolement.

La première citation que je rappellerai se rapporte à l’action de la nature, qui, dans tout ce qu’elle fait, a toujours en vue une certaine fin, et qui ne procède jamais au hasard non plus que par nécessité, idées que j’ai déjà louées plus haut, Aristote sait bien qu’à cette théorie, toute juste qu’elle est, il y a des objections, et il va au-devant de ces objections pour les réfuter.

Livre II, chapitre VIII §§ 2 et suivants :

« Mais ici on élève un doute, et l’on dit : Qui empêche que la nature agisse sans avoir de but et sans chercher le mieux des choses ? Jupiter, par exemple, ne fait pas