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dans tous ses détails, et je ne me chargerais pas volontiers de la défendre sur tous les points. Mais quel est le philosophe qui dans ces matières peut se flatter de n’avoir point commis d’erreur et de n’avoir fait aucun faux pas ? Tout en avouant qu’Aristote aurait pu rester plus près de la vérité, en restant plus docile aux enseignements de Platon et de Socrate, j’aime mieux considérer les mérites de sa théorie que ses lacunes par trop évidentes ; et en présence de ce grand monument, qui fait tant d’honneur à l’intelligence humaine, je préfère de beaucoup l’admiration à la critique. Je passe donc condamnation très aisément sur les défauts d’Aristote ; et tout ce que je demande pour lui, c’est qu’on veuille bien étudier son œuvre dans l’esprit où elle a été conçue, et qu’on rende justice t un système aussi étendu et aussi pénétrant. Il y a tout à l’heure vingt-deux siècles qu’Aristote instituait cette grande investigation, et l’on va voir, par le peu que j’ai à dire sur l’histoire de ces théories, quelle en est la valeur comparative et quelle influence elles ont exercée. Mais je croirais n’avoir point fait assez connaître ici la Physique d’Aristote si, avant de la quitter, je ne parlais du style dans lequel elle est écrite. Sans